Davos la désigne comme une menace majeure en cette année électorale. La désinformation est une préoccupation partagée par tous et les progrès fulgurants de l’IA en plus de parfaire l’exercice de conception, attise notre curiosité.

Faut-il réellement s’alarmer ? Sommes-nous si perméable à la désinformation ? Vous trouverez parmi nos suggestions de lecture, de podcasts et de vidéos quelques éléments de réponses et de quoi tester vos connaissances.

Lexique de la désinformation

En plus de proposer un dictionnaire autour du concept de l'information, l'auteur livre une chronologie historique des faits désinformés et une analyse de ses mécanismes. 


Réalisé par le réseau de l'université du Québec pour la promotion du développement des compétences informationelles. 


La guerre en Ukraine se joue sur le champ de bataille, sur le plan économique mais également dans le domaine de l’information.

Que ce soit pour justifier l’invasion illégale du territoire ukrainien, pour tenter de diviser la communauté internationale ou pour mobiliser les opinions publiques, la manipulation des faits réels est caractéristique du régime de Vladimir Poutine et, au-delà, des régimes non démocratiques.
Comment comprendre les ressorts de cette guerre de la désinformation qui concerne dirigeants et citoyens ? Cette manipulation de la vérité en tant de guerre n’est pas nouvelle ; de l’Allemagne nazie à l’Union soviétique, la propagande a toujours été au cœur de la stratégie des régimes autoritaires. Mais ce qui a changé ces dernières années, c’est l’apparition d’outils technologiques permettant d’amplifier la crédibilité et la portée de ces fausses informations, l’intelligence artificielle et les réseaux sociaux leur conférant une puissance décuplée.

 

La rumeur
  • Sociologie politique des rumeurs / ALDRIN Philippe. - PUF, 2005. 

Au temps du tout communication, la présence persistante des rumeurs témoigne de l'existence de circuits clandestins incontrôlés d'information. Cet ouvrage considère la question des rumeurs sous un angle encore inédit, celui de la politique. Prenant le parti de faire une sociologie résolument compréhensive des rumeurs politiques, il se fonde sur des analyses de situations rumorales, des entretiens , des sources publiées. L'auteur analyse les interactions institutionnalisées ou fortuites où les acteurs sociaux échangent des informations politiques dont la véracité est encore douteuse. Dans chacune des situations observées, dire la rumeur, c'est au fond faire usage d'un répertoire d'énonciation particulièrement opératoires pour contourner les ordres, les contraintes qui pèsent sur la prise de parole en public.


Les manipulations de la parole sont devenues courantes dans les sociétés modernes. La démocratie, qui a placé parole au centre de la vie publique, paraît menacée par la prolifération des techniques qui visent à nous containdre, sans que nous nous en rendions compte, à adopter tel comportement ou telle opinion. La sensation diffuse de vivre dans un" univers menteur" n'est-elle pas à l'origine de formes nouvelles d'individualisme et de repli sur soi ? Toutes les méthodes de communication et de débat sont-elles bonnes dans un espace public qui se prétend démocratique ? L'auteur s'efforce de répondre à ces questions en décrivant les différentes techniques de manipulation qui saturent notre environnement, à partir de nombreux exemples pris dans les domaines de la politique, de la publicité, de la psychothérapie et de la communication.

Le complot
  • Le complot miroir du 21e siècle, Square Idée, Arte Campus, 2024, 26min.

Emblématique de la bonne santé du conspirationnisme, la pandémie de Covid-19 a donné lieu aux théories les plus folles sur Internet et les réseaux sociaux.

Diffuse et incontrôlable, la théorie du complot nie le hasard et les probabilités. Internet lui donne les moyens d'une expansion inédite, phénomène qui s’est récemment déchaîné avec la pandémie liée au coronavirus. Celle-ci a engendré sur le Web et les réseaux sociaux les théories les plus fantaisistes. En s’attaquant systématiquement à la rigueur intellectuelle et aux preuves scientifiques, le complotisme crie à la manipulation, faisant le lit du populisme, qui prospère sur le discrédit du débat démocratique.

Le doute

Les limites du droit aux doutes revendiqué par les complotistes, lorsqu'ils s'obstinent à refuser la connaissance pour revendiquer leur version des faits. "Dans le Discours de la méthode, Descartes met en garde contre la posture de doute absolu adoptée par ces « sceptiques » qui « ne doutent que pour douter, et affectent d’être toujours irrésolus [5][5]René Descartes, Discours de la méthode, éd. 10-18, 1973 [1637],… ». « Le scepticisme de principe, complétera Marc Bloch, n’est pas une attitude intellectuelle plus estimable ni plus féconde que la crédulité avec laquelle il se combine aisément dans beaucoup d’esprits un peu simples [6][6]Marc Bloch, Apologie pour l’histoire ou Métier d’historien,…. » Obstiné, fermé à toute contradiction, guidé par son obsession, le « doute » du complotiste confine plutôt à une « radicalisation du soupçon » (Taguieff)."

Manipuler

Depuis la révolution numérique, les conflits géopolitiques se déploient dans des espaces virtuels dont la nature est en constante évolution. Qu’ils soient démocratiques ou autoritaires, les États adaptent leur stratégie de puissance de façon à mieux maîtriser les effets de la propagation instantanée de l’information, ainsi que ses nouvelles possibilités de manipulation. Certains utilisent le cyber et les médias pour porter atteinte à la souveraineté de leurs adversaires et perturber le fonctionnement de leur société et de leurs infrastructures de défense. Cet ouvrage étudie les trois dimensions qui caractérisent les guerres de l’information. Il explore le fonctionnement technique des conflits informationnels (couches basses de l’Internet, ciblage et amplification). Il examine ensuite les stratégies de plusieurs acteurs-clef de la scène internationale (Chine, Russie, États-Unis, Grande Bretagne, France, Japon), mais aussi d’États pivots (Iran, Israël) et de pays relativement isolés (Corée du Nord, Qatar). Enfin, il s’interroge sur les réponses juridiques et institutionnelles apportées pour répondre à la désinformation et réguler ces nouveaux espaces de conflictualité. 


Par quelle mécanique une théorie complotiste née dans l’imagination de quelques-uns parvient-elle à devenir un phénomène culturel majeur ?
11 septembre, vaccins, premiers pas sur la lune, sionisme, grand remplacement… Hier cantonnées aux marges, les théories les plus improbables ont gagné en audience et en respectabilité. De l’internaute anonyme au chef d’Etat populiste, des librairies spécialisées aux plateformes de streaming, des cafés du commerce aux plateaux télé, on les retrouve désormais dans toutes les strates de la société. 

 

Disséminer

"L’irruption dans nos modes de vie des nouvelles technologies liées au déploiement du réseau Internet a-t-il changé fondamentalement le rôle et la place des techniques de manipulation de la parole ? Oui et non. La structure des procédés utilisés, tels que nous les avons examinés jusqu’à présent, n’a pas été modifiée. On ne connaît guère de nouveauté dans ce domaine. La désinformation y reste un trucage du réel rendu habilement crédible, afin de fausser le jugement de celui qui est ainsi abusé, la propagande y demeure la traditionnelle déformation du réel s’appuyant sur le recours à l’émotion, l’esthétisation du message ou le trucage du raisonnement, afin de paralyser les capacités d’analyse. De ce point de vue, fondamental, rien ne change. Les nouveaux supports technologiques n’ont entraîné aucune modification dans la structure de la manipulation.

En revanche, la multiplication des supports de diffusion grâce aux nouvelles technologies, leur pénétration en profondeur dans l’opinion, les transformations dans le rapport au temps qu’ils provoquent, l’affaiblissement des médiations qui jusque-là exerçaient une certaine fonction de validation de la parole, la dilution et l’affaiblissement des contrôles normatifs, ont eu une fonction d’amplification et d’accélération de toutes ces formes de manipulation."


Fautes d'obtenir les données des réseaux sociaux, les chercheurs doivent mettre au point des expériences pour tenter d'estimer l'adhésion des internautes aux fausses nouvelles. Ces travaux menés depuis six ans, se dégage un consensus scientifique sur ce que les fake news disent de notre consommation d'information. Mais sur leur impact réel... Rien. Trois obstacles méthodologiques expliquent cette impasse : la difficulté à définir ce qu'est une fake news, à cerner et évaluer son impact et l'impossibilité d'accéder aux données des réseaux sociaux.


La prolifération de fake news en ligne ne cesse de susciter des inquiétudes dans le débat public. Pourtant, les résultats d’un nombre croissant d’enquêtes empiriques sont plus nuancés. Pour comprendre ce décalage entre le discours public et la littérature scientifique, cet article prend appui sur les travaux de sciences sociales soulignant l’apport des études de réception ainsi que les limites des méthodes de “big data”, et décortique six idées reçues sur les fake news.

Identifier

Le site Conspiracy Watch fondé par deux chercheurs, présente entre autres documents une cartographie représentant la densité et variété des sites web conspirationistes francophones. 

Décrypter

Fruit de plus d’un an de travail, le Décodex, lancé début février 2017 par Le Monde, est un outil qui vise à lutter contre la diffusion virale de fausses informations et à aider les internautes à se repérer dans la jungle des sites producteurs ou relayeurs d’informations : est-ce un média citant ses sources et vérifiant ses informations, un site fabriquant ou propageant de fausses informations, un site militant ne mentionnant pas son affiliation politique ? 


Les fact-checkers de l'AFP surveillent les médias sociaux et s'appuient sur le public qui pose des questions ou lance des alertes en réaction aux déclarations et aux nouvelles qui méritent vérification. le Site de De Facto donne également conseils et outils pour éviter les pièges de la désinformation.